Ioannis Vouldoukis est conseiller conseiller municipal délégué à l’Hygiène, à la Santé et aux Sciences au sein de la ville d’Antony (92). Grâce au projet “Nutrition ville d’Antony”, la commune des Hauts-de-Seine remporte le troisième prix ex-aequo de Mon Territoire de Prévention 2021.
La naissance du projet s’inscrit dans une démarche participative. L’objectif est de sensibiliser sur l’intérêt d’une alimentation équilibrée des enfants et a pour but d’aider de manière ludique, et conviviale, à prendre conscience de ses habitudes alimentaires et de les faire évoluer positivement.
Sur le quartier prioritaire de la ville d’Antony, le dispositif des ateliers santé ville, permet de mettre en place des initiatives en matière de prévention qui répondent aux besoins dans la mesure où l’alimentation non équilibrée à moyen terme ou long terme aura des répercussions sur la santé physique des enfants (obésité , diabète …).
Acteurs de la Prévention : Pouvez-vous nous détailler les raisons pour lesquelles vous avez mis en place votre action ?
Ioannis Vouldoukis : L’action se passe dans les locaux d’un service de la ville, accueillant les enfants après l’école pour lesquels leur famille doit prévoir des goûters.
Il a été remarqué que la composition de ceux-ci n’étaient pas toujours adaptés. Notre constat est qu’il est possible d’améliorer les quantités et les qualités nutritionnelles nécessaires à un développement harmonieux.
Si les enfants disent très bien « pas touche à mon goûter ! », ils ne savent pas pour autant à quel point ce quatrième repas de la journée est précieux pour eux. Le goûter constitue un apport essentiel en calories et permet, avant tout, de mettre en place l’habitude d’une alimentation saine et équilibrée.
En effet, prendre un quatrième repas permet de mieux « étaler » la prise de calories sur la journée et assure d’éviter les grignotages intempestifs entre les repas, source de surpoids.
En ce qui concerne le goûter en lui-même : l’idéal, selon le PNNS*, serait un encas composé de fruits, un produit laitier et des céréales. Bref, un petit menu équilibré et pas trop sucré ! Le tout accompagné d’eau pour bien hydrater l’enfant. Il faut éviter l’excès de gâteaux trop sucrés qui apportent plus de calories qu’il n’en faut (bien sûr, cela ne veut pas dire que ces petits plaisirs sont totalement proscrits).
Il a été identifié, de plus, que certaines familles ne savent pas toujours ce qu’il faut manger à chaque repas. Il a été observé l’intérêt de celles-ci pour différents sujets tels que la préparation de repas. Ils achètent facilement des plats préparés ou des sandwichs tout prêts pour leurs enfants sans réaliser que cela leur revient plus cher que de préparer un repas eux-mêmes.
Cette session d’ateliers, commencée en 2019, va permettre de continuer à convaincre chacun sur les bienfaits de l’alimentation.
A.D.P. : Selon vous, pourquoi est-il primordial de cibler les enfants issus des quartiers défavorisés ?
I.V. : Il est primordial de faire des actions de prévention auprès de tous les jeunes. Et bien évidemment dans le quartier prioritaire de la ville. Par expérience, il est important de donner des solutions aux familles pour ne pas forcément acheter des plats préparés et pour autant avoir des qualités gustatives qui participent au bien-être.
A.D.P. : Après avoir développé votre projet, quels sont vos constats à propos des enfants ?
I.V. : Dans les critères d’évaluation qualitative, résultant des questionnaires de satisfaction, de réunion d’équipe et d’observations, nous faisons ce bilan :
- Les enfants sont capables de citer les 3 grandes familles : les produits céréaliers, les produits laitiers et les fruits en donnant des exemples.
- Ils connaissent les composants nécessaires à un goûter équilibré.
- Concernant le petit déjeuner, les enfants savent dire la composition d’un petit déjeuner équilibré.
- L’évolution des goûters apportés spontanément par les enfants a été modifiée. Il y a moins de bonbons, de chips, ou de soda. Néanmoins, peu d’enfants apportent des produits laitiers.
A.D.P. : A l’avenir, quelles alternatives pourriez-vous envisager pour étendre votre action à d’autres populations ?
I.V. : Une action de prévention santé semble avoir plus d’impact si le projet est porté en concertation avec les partenaires et le public ciblé. D’autant plus que changer son alimentation demande un cheminement et des convictions. La ville d’Antony a toujours à cœur de développer des actions de prévention et l’alimentation équilibrée en fait partie.
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