Noëlia Trémeaux est Chargée de prévention et diététicienne au sein du Comité de l’Yonne de la Ligue contre le cancer. Ce Comité a obtenu le deuxième prix de Mon Territoire de Prévention 2021, dans la catégorie oncologie.
Dans le but de réduire les risques de survenue de cancer et de récidives, la Ligue contre le Cancer à mis en place un projet en février 2019 sous le nom de « Nutrition-Santé » : comment bien manger, pour être en bonne santé ? » qui consiste en la création d’ateliers de nutrition et d’ateliers de cuisine.
Le programme “Nutrition-Santé” a pour mission de favoriser le lien social, de développer les compétences psychosociales des participants et surtout d’améliorer la prévention sur les facteurs de risque du cancer en promouvant une alimentation équilibrée et diversifiée au quotidien et sensibiliser également à l’activité physique associée.
Acteurs de la prévention : Pouvez-vous nous présenter votre projet ?
N.T. : Le programme « Nutrition-Santé » est un cycle d’atelier à thème diététique au profit des bénéficiaires du Comité de l’Yonne de la Ligue contre le Cancer (personnes atteintes de cancer et leurs proches) qui s’est déroulé de février à mai 2019. Un atelier de prévention nutritionnelle basé sur la transmission de connaissances « théoriques » sur le thème choisi est organisé en début de mois au sein des locaux du comité et l’objectif est de réaliser une fois par mois un atelier cuisine pour appliquer les connaissances acquises lors du premier atelier de prévention.
A.D.P. : Quel est le rôle de la nutrition dans la prévention du cancer ?
N.T. : Bénéfices en prévention primaire
Une alimentation inadéquate associée à une activité physique insuffisante est un déterminant majeur des principales maladies chroniques telles que les maladies cardio-vasculaires, le diabète de type 2, l’obésité, l’hypertension artérielle et certains types de cancer (OMS, 2003).
Facteurs nutritionnels qui augmentent le risque de cancers : un niveau de preuve « convaincant » :
- Surpoids et obésité
- Boissons alcoolisées
- Viandes rouges et charcuteries
- Compléments alimentaires à base de bêta-carotène
Facteurs nutritionnels qui augmentent le risque de cancers : un niveau de preuve « probable » :
- Sel et aliments salés
Facteurs nutritionnels qui diminuent le risque de cancers :
- L’activité physique
- L’allaitement
- La consommation de fruits et de légumes
- Accompagnement après les traitements « lourds »
Bénéfices en prévention de récidive de cancer
- Promouvoir L’activité physique (facteur de protection)
- Diminuer le surpoids et obésité (facteur de risque)
- Intérêt d’un suivi nutritionnel reprenant les bases de l’équilibre alimentaire
- Limiter les facteurs de risque nutritionnels (notamment les boissons alcoolisées, les viandes rouges et charcuteries, compléments alimentaires à base de bêta-carotène)
Certains traitements comme l’hormonothérapie (traitement post cancer du sein) à durée longue (entre 5 et 10 ans actuellement) a tendance à faire prendre du poids au patient, donc l’intérêt d’un suivi nutritionnel est de maintenir un poids stable et ainsi réduire les risques de récidives du cancer.
A.D.P. : En quoi la mise en place de ce projet a permis aux participants de rompre avec l’isolement ?
N.T. : Ce programme a contribué à rompre l’isolement social des participantes grâce à des ateliers de groupe. Je l’ai notamment évalué pour les ateliers cuisine où les participantes ont beaucoup mis en évidence dans le questionnaire de satisfaction l’importance du lien social de ses ateliers en points positifs. L’aspect convivial de ce programme est beaucoup ressorti lors des questionnaires d’évaluation. On a également pu voir cet impact positif du renforcement du lien social lors des ateliers cuisine notamment en observant le nombre de participants augmenter. Pour les derniers ateliers, le nombre maximum de participants a été atteint, une liste d’attente a alors dû être établie. Cela souligne l’importance, pour le public, de renforcer le lien social au-delà des objectifs principaux de notre action.
A.D.P. : Dans quelles mesures votre action a-t-elle répondu aux besoins du territoire et des ses acteurs ?
N.T. : Notre action a répondu au besoin de connaissance vis-à-vis de l’équilibre alimentaire et de l’adaptation de l’alimentation aux différentes étapes de la maladie. Ces besoins ont d’ailleurs été exprimés par les participants du projet et les professionnels du Comité.
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